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de gaulle - Page 2

  • L'Histoire interdite, la suite...

    Le magazine Valeurs actuelles publie un nouveau numéro hors-série intitulé L'Histoire interdite. Un numéro dirigé par Arnaud Folch dans lequel on trouvera des articles de Jérôme Besnard, d' Eric Letty ou de Nicolas Gauthier.

     

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    " Après le formidable succès, il y a un an, de L´Histoire interdite 1ère partie, présentée par Jean Sévillia, voici enfin la suite ! 132 pages de faits, de portraits et d´évènements de toutes les époques occultées par l´histoire officielle et étayés par de nombreux documents inédits, allant à rebours du wokisme et du "politiquement correct". Le tabou des "intellectuels" de gauche pro-pédophiles ; De Proudhon à Jaurès, les socialistes antisémites ; l´épopée des croisades ; Louis XVI réhabilité ; Le "Who´s who" de la Francisque ; Darlan, l´assassinat mystère ; Les SAS en Algérie, au service de la population ; l´Odysée sanglante des barbouzes ; De Gaulle et le comte de Paris ; entretiens secrets ; Le faux attentat de Mitterrand ; Pierre Goldman, le braqueur héraut de la gauche ; Giscard-Chirac, les coulisses d´une guerre... "

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  • Les hypocrites, les cyniques et leurs Golems...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Ghislain de Castelbajac cueilli sur Geopragma et consacré aux pistes d'un apaisement géopolitique qui passe par le retour à une vision gaullienne de la politique étrangère de la France... Membre fondateur de Geopragma , Ghislain de Castelbajac est spécialiste des questions d'intelligence économique et enseigne à l’Ecole de Guerre Economique.

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    Les hypocrites, les cyniques et leurs Golems

    Du Donbass au Haut-Karabagh, de Téhéran à Sanaa, d’Israël à Gaza, du Kivu à Kabul, des peuples souffrent, se battent, fuient les massacres, le nettoyage ethnique, les pogroms, meurent sous les bombes, les actes de barbarie, la torture, le viol.

    Le tableau est plus qu’alarmant, au-delà de révoltant.

    Une guerre mondiale sournoise, sans début et sans doute sans fin : une guerre sans merci, où l’horreur et la terreur sont filmées, commentées sur les réseaux sociaux, où chaque victime est le macabre trophée d’une cause jetée contre le camp adverse dans une agora mondiale où couve un feu attisé par des satrapes revanchards et des messianiques apocalyptiques.

    Il est parfois saisissant de relier les idéologies de certains leaders, ou de leurs financiers, pour comprendre que notre monde est entre les mains de gens souhaitant sincèrement sa fin :

    • La fin d’un ordre post-guerre froide et la revanche des empires. C’est en premier lieu le cas de la Russie de Vladimir Poutine, qui tente de reprendre pied après la perte de territoires et d’influence de la Russie tsariste puis soviétique. Cet esprit revanchard territorial classique, est mû par une idéologie civilisationnelle « Orient orthodoxe contre Occident décadent », et Eurasisme contre atlantisme. C’est aussi le cas de l’Azerbaïdjan d’Aliev et de la Turquie d’Erdogan, qui ne s’arrêteront pas à la reprise en main du Haut-Karabagh, enclave arménienne distribuée par Staline à la RSS Azerbaïdjan.
    • La fin d’un ordre post-colonial qui n’en finit pas de mourir, avec ses clientèles faciles, ses frontières découpées en Etats-nations qui écrasent le fait ethnique pour la dictature de la majorité, et nient donc les spécificités des minorités tribales qui composent de nombreux pays d’Afrique par exemple. C’est le cas au Mali, Niger, mais aussi au Congo oriental (Kivu) et dans la région des grands lacs. Les nouveaux chefs d’Etats autoritaires, souvent issus de coups d’Etats, n’hésitent plus à redessiner les cartes à l’aune d’une redistribution des ressources et des fidélités tribales et ethniques.
    • La fin d’une civilisation multimillénaire, celle des chrétiens d’Orient, qui composaient récemment une part importante des populations du Levant arabe et de Mésopotamie, et qui a été victime d’un génocide silencieux depuis près d’un siècle, avec un dernier coup frappé au coeur de la chrétienté d’Orient par l’exode massif le plus rapide de l’Histoire lors de l’exil des Arméniens du Karabagh en 48 heures.
      Il s’agit là de l’effacement pur et simple d’une civilisation, gênante pour les tenants de la purification ethnique (pantouranisme) et religieuse (oumma).
    • La fin d’un monde mercantile ouvert aux échanges, au progrès et aux libertés, mais aussi à leurs corolaires idéologiques dégénérescents d’une humanité interchangeable, déracinée, transhumanisée, asexuée.
    • La fin de l’hypocrisie, dénoncée par ce qu’il est convenu d’appeler le Sud « global », et qui regrouperait une nouvelle génération bercée aux guerres de l’hyperpuissance américaine et ses tapis de bombes démocratiques. Originellement assoiffée de libertés individuelles et dégoutée de la corruption généralisée, elle se révolte depuis les intifadas, les « printemps arabes » et les révolutions de couleur, sans succès.
      Dégoutée par l’hypocrisie des médias occidentaux, des risibles recomptages électoraux aux Etats-Unis, elle applaudit à tout ce qui pourrait affaiblir cet occident : une guerre de blancs en Ukraine, une armée française déboutée du Sahel par des putschistes, un massacre en Israël… Quitte à préférer le cynisme et la cruauté de leurs nouveaux modèles, à l’hypocrisie des occidentaux.
      L’hypocrite étant particulièrement voué aux gémonies dans le Coran, certains y trouvent en plus une justification religieuse.1

    Cette galaxie d’idéologues, d’ultrareligieux et de nihilistes croient que la purge d’un conflit mondial permettra la venue de leur messie et l’éradication de leurs ennemis : « les juifs à la mer », « les palestiniens chez les pays arabes voisins », « les arméniens hors du Caucase », etc.

    C’est dans cette arche d’alliances des ténèbres que certains politiciens à courte vue et au cynisme déroutant, fomentèrent des stratégies imbéciles, cultivant ainsi des Golems (de l’hébreu ( 2גולם qui se retournent systématiquement contre leurs créateurs, ou leurs alliés :

    • Al-Qaïda enfantée par les errements de la CIA
    • Le Front Islamique du Salut algérien, encouragé par le département d’Etat américain
    • Da’esh, conséquence directe de l’invasion/destruction de l’Irak par l’armée américaine
    • Les jihadismes sahéliens, réveillés par la destruction de l’Etat libyen par la France et sa coalition
    • Le Hamas, renforcé par la politique du Likoud du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

    Jamais jugés, jamais condamnés pour leurs erreurs, ils portent une responsabilité dans le chaos et l’horreur terroriste à laquelle les peuples font face, de Mossoul à Paris et d’Israël au Sahel.

    Il y a aussi les financiers, ceux qui inondent d’argent les groupes les plus dangereux, du Darfour à la Syrie et du Sahel à Gaza. Pompiers pyromanes, ils se portent en intermédiaires « indispensables » lorsque survient l’apogée d’une crise d’otages. Ces Etats et leurs souverains estiment que l’argent achète tout, résout tout : un but en or au championnat de France vaut bien un pogrom !

    Ils déversent leur morgue et leur mépris des victimes jusqu’à héberger les cerveaux d’un groupe terroriste qui lance des appels au meurtre (bien reçus en France malheureusement) depuis leurs lofts luxueux en bord de mer…à un jet de pierre d’une importante base américaine. Quel courage !

    Enfin, il y a le groupe des « survivalistes ». Souvent autoritaires, ces pays connaissent de l’intérieur leurs populations et les risques de débordement.

    C’est en premier lieu le cas de l’Egypte du maréchal al-Sissi, qui est co-responsable du blocus des civils de Gaza, en fermant l’unique poste frontière de Rafah. Il faut comprendre le contexte, alors que des terroristes du Hamas s’étaient infiltrés dans le Sinaï égyptien pour y massacrer des militaires. Berceau de l’organisation des Frères Musulmans, ceux-ci sont interdits et pourchassés depuis la destitution du président Morsi.

    Depuis le 7 octobre, le pouvoir egyptien montre d’ailleurs muscles en faisant défilé des systèmes d’armes dans le Sinaï dont le message est clair : Vu la situation sécuritaire à sa frontière avec Gaza, l’Egypte montre par la même occasion à sa population une apparente fermeté vis-à-vis d’Israël.

    Les Emirats Arabes Unis leurs emboitent le pas, ainsi que la plupart des pays arabes frontaliers ou non d’Israël : ils redoutent avant toute chose un afflux de réfugiés gazaouis et la répétition d’un « septembre noir » de 1970, ou une nouvelle guerre civile comme au Liban entre 1975 et 1978 où les feddayin de l’OLP et du FPLP usaient de méthodes similaires à celles du Hamas contre les civils libanais, pourtant leurs hôtes contraints…

    Echaudés de la politique du Golem telle qu’elle fut pratiquée par l’Arabie Saoudite avant 2001 par exemple, ils pourchassent les groupes idéologiques apocalyptiques liés au terrorisme tels que les Frères Musulmans, le Hamas, le groupe EI ou al-Qaïda.

    Loin est le temps où Oussama ben Laden chassait au faucon avec ses cousins princes du désert.

    Nous pourrions citer également l’Algérie, dont les citoyens ayant fuit les années de plomb connaissent les imbrications de certains services dans la poussée verte du FIS et les années de guerre civile qui s’en suivirent.

     

    Et la France dans tout cela ?

    Première nation arabe d’Europe, la France est aussi la plus grande nation juive du monde après les Etats-Unis et Israël.

    Son approche gaullienne et les instants de lucidité de notre diplomatie sous la présidence de Jacques Chirac notamment, donnent encore à Paris la capacité de parler à toutes les parties du conflit israélo-palestinien. C’est en revanche bien moins le cas concernant le Karabagh et l’Ukraine.

    Alors que le président Macron vient de se rendre en Israël et Jordanie, il a pu tenter de porter une volonté de trêve humanitaire. C’est mieux que rien, mais ce n’est évidemment pas suffisant pour régler ce problème qualifié d’insoluble par les plus rationnels.

    Puis, comme pris d’une triste manie, il s’est contredit en reprenant les termes du Likoud pour une ‘coalition’ internationale contre le Hamas, cadrée sur celle qui eut lieu contre Da’esh… Cette saillie présidentielle malheureuse risque d’internationaliser non pas le combat, au sens d’une action coordonnée et concrète contre le Hamas, mais plutôt le ressenti des arabes contre nous ! Il est en effet évident, que si la France jouait un rôle, ce qui est souhaitable, l’internationalisation doit être d’une discrétion absolue, dans un jeu intelligent et mesuré de règlement, ou du moins de désamorçage, de plusieurs conflits régionaux.

    Malgré cette maladresse, nous pourrions peut-être encore affirmer que cette nouvelle tragédie en Terre Sainte est l’occasion pour Paris de se sublimer en proposant une feuille de route régionale et même globale pour éviter un nouveau bain de sang, et un possible conflit mondial sans doute plus meurtrier que les deux précédents.

    Il faudrait pour cela que la France s’arme de courage, et de discrétion, et propose notamment :

    1.Une trêve permettant d’éviter des bombardements aveugles dans Gaza en échange de la libération de tous les prisonniers civils israéliens et double nationaux, y compris bien entendu les Français. Mais pas d’échange de prisonniers dans le cas des civils.

    2. Un échange de prisonniers militaires (le Hamas détiendrait même un général de Tsahal) contre des prisonniers palestiniens.

    3. La tenue d’élections tant à Gaza qu’en Israël, dans un lapse de temps court, pour permettre notamment un changement d’interlocuteurs entre les parties, et que justice fasse son oeuvre… Il est évident que cette étape, surtout à Gaza, ne pourra se faire sans le soutien extrêmement convaincant des européens, de Washington, et…de Doha, qui devront agir de concert pour faire pression sur les deux camps pour l’organisation d’élections libres.

    4. La reprise de négociations de paix qui permettront la création d’un Etat palestinien, ou d’une solution confédérale, en échange d’une reconnaissance d’Israël par l’ensemble des Etats Arabes.

    5. En corollaire, et dans une dynamique proactive, le détournement de l’attention et l’assèchement de l’armement et des financements occidentaux en faveur de l’Ukraine forceront aussi les parties à une « paix des braves » alors qu’une Ukraine exsangue, dans un conflit ayant fait plus de 500 000 victimes, ne pourra bientôt plus compter que sur elle-même.
    Là aussi, la France doit reprendre pied et permettre au peuple ukrainien de tourner la page pour mieux se reconstruire. La perte d’un Donbass russophone détruit et vidé de ses habitants pourra être proposé en balance d’un partenariat fort, voire d’une adhésion à l’UE, qui inclut déjà des mécanismes de défense au sein du parapluie de l’OTAN. Ici aussi, cela passera par la nécessité de forcer la main aux parlementaires ukrainiens qui ne permettent aucune reprise de négociations avec Moscou.

    6. Concernant l’Arménie, possible prochaine victime d’une annexion d’une partie de son massif du Zenguezour par Bakou (avec le soutien d’Ankara) pour permettre la ‘réunification’ des turcs face aux « gêneurs » arméniens, elle s’est tournée en dernier recours vers Paris et Téhéran.

    C’est aussi une opportunité pour Paris de régler certaines questions liées à l’Iran avec du miel. En proposant à l’Arménie et à l’Iran un soutien à la protection de leurs frontières face à l’irrédentisme pantouranien dans le Caucase, Paris pourra montrer que les occidentaux ne souhaitent pas -à priori- le dépeçage de l’Iran millénaire, mais comprennent le rôle régional de cette puissance en (re)devenir. Les conditions à ce soutien auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU et auprès de Washington et d’Ankara, seront que l’Iran renonce à l’ensemble de ses prétentions nucléaires militaires, et normalise ses relations avec Israël…à la suite d’une paix signée entre le Liban (donc le Hezbollah) et l’Etat hébreu, ce qui passera entre-autres par un accord sur les fermes de Shebaa.

    Un refus de Téhéran d’accepter ce processus impliquerait par ricochet une exacerbation des soutiens aux irrédentismes des minorités azéris, kurdes et arabes d’Iran pour précipiter la chute d’un régime qui aurait alors refusé la main tendue de la France.

    Nos alliés kurdes d’Irak seraient alors ravis d’ouvrir une route à l’Est pour étendre leur autonomie au Kurdistan iranien. Quant aux 23 millions d’Azéris d’Iran, ils pourraient se réunir avec Bakou et reformer une province riche et stable. Cela signerait la fin du régime des mollahs, mais aussi la fin de la volonté de l’Azerbaïdjan de passer par l’Arménie pour recoller les morceaux de ses exclaves du Nakhitchevan…car la jonction méridionale serait alors ouverte via ses cousins azéris du Sud.

    Il est probable qu’une telle feuille de route s’opposera aux intérêts de nombreux acteurs qui souhaitent en venir aux mains, mais tant qu’il y a une volonté, il y a un chemin !

    Ghislain de Castelbajac, (Geopragma, 30 octobre 2023)

     

    1 « Al munafiqun » : cf : Sourate 63 du Coran

    2 Un Golem fut créé par un rabbin de Prague au moyen-âge. Censé protégé les juifs des pogroms, le rabbin écrivit « EMETH » (vérité) sur son front. Mais devenu trop dangereux, il dut ôter le Alef (la première letre), pour que sur le front du Golem soit inscrit « METH » (mort) et que la créature redevienne un tas d’argile. Pour cela le rabbin dut u

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  • Passy, le maître espion de la France libre...

    Les éditions Tallandier viennent de publier une étude historique de Sébastien Albertelli intitulée Le colonel Passy - Le maître espion du général de Gaulle. Professeur agrégé et docteur en histoire, spécialiste de l’histoire de la France libre, de la Résistance et des services secrets, Sébastien Albertelli est l’auteur notamment de Les Services secrets du général de Gaulle (Perrin, 2009) et d’Histoire du sabotage (Perrin, 2016) .

     

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    " L’histoire du colonel Passy (1911-1998) est d’abord celle d’une extraordinaire destinée. Le capitaine de 29 ans qui rallie la France libre dès 1940 fait partie de la poignée de volontaires sans lesquels le général de Gaulle n’aurait pu espérer réussir son pari fou : asseoir la France à la table des vainqueurs en 1945.

    Sans aucune expérience, le colonel Passy crée le BCRA – les services secrets de la France libre – qui assure la liaison avec la Résistance, organise des réseaux de renseignement et met sur pied une armée secrète. En 1945-1946, il bâtit le SDECE, qui deviendra l’actuelle DGSE en 1982. Sûr de lui, admiré, craint ou détesté, nimbé d’une réputation sulfureuse, il entretient des relations complexes avec nombre d’acteurs de premier plan, à commencer par le général de Gaulle.

    Son brillant parcours prend brutalement fin en 1946. Il est alors mis aux arrêts de forteresse sur décision du gouvernement, accusé d’avoir dissimulé des fonds importants à son successeur et de s’être personnellement enrichi. Malgré ses demandes, il ne sera jamais jugé. Cette « affaire Passy » brise sa carrière. Est-il la victime d’une cabale politique ou s’en tire-t-il à bon compte ? Pour la première fois, un historien rouvre le dossier en s’appuyant sur des archives longtemps restées inaccessibles. "

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  • De Gaulle et la conscience ethnique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Eric Delcroix, cueilli sur le site du nouveau Présent et consacré à De Gaulle et à son rapport paradoxal à la conscience ethnique...

    Juriste et ancien avocat, Eric Delcroix a publié notamment Le Théâtre de Satan- Décadence du droit, partialité des juges (L'Æncre, 2002), Manifeste libertin - Essai révolutionnaire contre l'ordre moral antiraciste (L'Æncre, 2005) et Droit, conscience et sentiments (Akribeia, 2020).

     

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    De Gaulle et la conscience ethnique

    Mythe d’un De Gaulle conforme à l’antiracisme subversif

    Ceux, de plus en plus nombreux au fil du temps, qui se réclament du général De Gaulle à tout bout de champs, évitent, à de rares exceptions près, les propos tenus par celui-ci à Alain Peyrefitte quant à la nature raciale et ethnique de la France. Un tel De Gaulle n’est plus conforme au mythe reconstruit depuis…

    Quant à ceux qui les assument en encore, tels Éric Zemmour ou Nadine Morano, ils ne comprennent pas le caractère historiquement paradoxal de ces propos au regard de la responsabilité historique du Général.

    En effet, nous vivons sous l’empire d’un antiracisme systémique, doctrine rigoureuse et totalitaire, distincte de l’indifférence aux perceptions ethniques, et qui vise au métissage, à la « créolisation » de la France à laquelle aspire un Jean-Luc Mélenchon.

    Pour mémoire, Charles De Gaulle disait notamment à Alain Peyrefitte :

    C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.

    Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allé les voir ? Vous les avez regardés , avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l’intégration ont des cervelles de colibri, même s’ils sont très savants (…). Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ?i (5 mars 1959).

    (…)

    Vous voyez un président arabe à l’Élysée ?ii(9 octobre 1959).

    Or ces propos, jugés scandaleux aujourd’hui, ne faisaient que refléter la perception, commune aux Français de la génération du Général et des générations précédentes. Les métissages étaient assez rares et socialement mal vus. Notre identité ethnique n’était guère théorisée, mais ressentie et vécue naturellement sans raciopudibonderie. Dans les années 1930, les postes françaises (ministère des PTT), émettaient, bien benoîtement des timbres « Pour sauver la race ». Au nom de la République !

    De Gaulle, artisan paradoxal du démantèlement de son propre univers

    Attaché à son accès au pouvoir politique à n’importe quel prix, De Gaulle abandonnera aux communistes et à leurs satellites le pouvoir culturel en 1944-1946, notamment l’Université et l’Éducation nationale dûment et violemment épurés par le Parti communiste avec la Terreur de l’été et l’automne 1944 mais aussi par les gaullistes.

    Dans les années soixante le PC est entré en crise et l’on voit se multiplier les dissidences gauchistes, portées par des marxistes américanisés. De Gaulle revenu au pouvoir, ce sera la crise de Mai 68… Qui eut pour épilogue l’abandon aux gauchistes de ce même pouvoir culturel : même chef, même compromission…

    Aussi, de nos jours encore, même si le capitalisme a absorbé comme un buvard les « contestatairesiii » de 1968, l’imprégnation marxiste est restée extrêmement forte dans la société française, ne laissant dans le débat politique et culturel plus de place qu’aux raisons économiques, toute naturalité ethnique en étant bannie. Et ce, en consensus, sous l’ordre moral anti-discriminatoire capitaliste américain, définie par exemple par l’économiste Gary Becker dans un ouvrage publié en 1957.

    C’est ainsi que va se développer un phénomène nouveau, l’ « antiracisme » : le vocable, précédemment sans objet, n’est entré dans la langue française qu’en 1958 (cf. Petit Robert), avant d’être la cause du retour du délit d’opinion avec la loi Pleven du 1er juillet 1972, faisant de la république française une pionnière en ce domaine. Antiracisme devenu lutte pour la délégitimation morale et juridique de toute forme de discrimination, jusqu’à la loi Perben II (1984), celle qui nous interdit même de nous moquer des travelos…

    Marxistes et ploutocrates, même combat vers un communisme, mais subordonné à la Bourse !

    L’après De Gaulle ou le règne du totalitarisme économétrique

    Un demi siècle après les propos de De Gaulle, il n’était plus possible d’enfreindre la morale anti-discriminatoire. Son expression selon laquelle il ne voulait pas que son village de Colombey-les-deux-églises deviennent « Colombey les deux mosquées iv» tombe sous le coup de la loi. Dans le langage vulgaire c’est en effet de l’ « islamophobie », dans le langage juridique de la provocation à la haine raciale, au sens large, ici religieuse.

    Car tout ce qui enfreint peu ou prou la nouvelle morale de fer de l’égalitarisme renvoie à un concept forgé outre Atlantique, celui de « haine », entré dans le droit français en 1972, avec la loi Pleven (Gaulliste mais aussi démocrate chrétien), qui a fait de la morale anti-discriminatoire, la loi. Les censeurs et persécuteurs de dissidents soutiennent qu’il n’y a pas là le retour du délit d’opinion : au regard de l’ordre moral, une immoralité ne peut procéder d’une idée, d’une opinion ou d’un sentiment naturel, mais seulement de l’outrage aux bonnes mœurs. Pas de liberté pour la pornographie discriminatoire…

    Contrairement à feu Jean Raspail, Renaud Camus et ceux qui entendent lutter contre l’immigration exotique, contre le « Grand remplacement », sont gênés aux entournures, contraints qu’ils sont (même sans avoir à se faire violence) d’en rester des circonlocutions, voire en s’abandonnant naïvement aux seuls arguments économiques. L’antifascisme, ce joker qui interdit toute alternative au progressisme économétrique (empire des seuls arguments quantitatifs) triomphant, les paralyse.

    Cela convient aux gardes-fou marxistes et ploutocratiques, mais au prix de l’escamotage de l’essentiel, savoir la réalité ethnique devenue inavouable.

    La Vème République s’est donné pour objectif la dissolution du peuple français

    Alors que reste-t-il de la conscience ethnique française ? Mais on ne peut plus dire les choses, aussi dit-on mixité sociale au lieu de mixité raciale ! Y pense-t-on seulement encore ? Personne ne nomme plus la réalité, grosse des pires désordres : le chaos ethnique, terme que personne n’ose utiliser. Non, il n’y a pas de de banlieues ou de quartiers « sensibles » ou « populaires » mais des banlieues et des quartiers du chaos ethnique. On ne saurait esquisser une solution à un problème que l’on ne sait, ou n’ose, pas nommer.

    Pourtant, on ne peut sauvegarder son être collectif si on n’en a plus aucune conscience, ce qui arrive immanquablement quand on cesse d’en parler par peur, puis par honte. De Gaulle, s’il n’avait pas été si pusillanime quant aux conséquences de l’abandon de la culture aux marxistes, aurait dû prévoir qu’il liquidait son univers, lui qui pressentait la cause de la pression migratoire à venir : « Un jour viendra où les peuples décolonisés ne se supporteront plus eux-mêmes.v » On ne peut pas se plaindre de la maladie tout en détruisant les anti-corps !

    De Gaulle nous a tués. Pourtant, nous étions quand même «  un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion et de religion chrétienne. » Nous étions : faut-il déjà se résoudre à conjuguer notre être au passé ?

    Éric Delcroix (Nouveau Présent, 19 avril 2023)

    i) C’était De Gaulle, par Alain Peyrefitte, Éditions de Fallois/Fayard, 1994, tome I, page 52.

    ii) Ibid , page 56.

    iii) Pour reprendre le néologisme du temps, qui a éclipsé le contestateur antérieur.

    iv) Ibid, page 52.

    v) Ibid, page 54

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  • Résister au dénialisme en histoire...

    Les éditions Perspectives libres viennent de publier un essai d'Arnaud Imatz intitulé Résister au dénialisme en histoire.

    Fonctionnaire international à l’O.C.D.E. puis administrateur d’entreprise, spécialiste de l'Espagne, Arnaud Imatz a notamment publié  La Guerre d’Espagne revisitée (Economica, 1993), Par delà droite et gauche (Godefroy de Bouillon, 1996), José Antonio et la Phalange Espagnole (Godefroy de Bouillon, 2000) et Droite - Gauche : pour sortir de l'équivoque (Pierre-Guillaume de Roux, 2016).

     

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    " Jalons pour un savoir non contaminé par l’idéologie mondialiste.

    Les droits de l’homme sont-ils l’horizon indépassable de notre temps ? Comment penser le fascisme ? De Gaulle était-il un modéré ou un gentil centriste ? La démocratie est-elle devenue une religion séculière ? La gauche et la droite existent-elles encore ? Sur ces questions et sur bien d’autres cet ouvrage vous propose une vue historiquement documentée et dérangeante loin des idées reçues de la bienséance actuelle. Un petit manuel de désintoxication idéologique que vous ne devriez pas offrir à un ami woke. "

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  • L'"ami américain" : quand amitié rime avec vassalité...

    Le 28 avril 2022, l'émission "64' - Le monde en français", sur TV5, recevait Eric Branca pour évoquer avec lui son livre L'ami américain - Washington contre De Gaulle 1940-1969 (Perrin, 2017).

    Journaliste et historien, Eric Branca a publié notamment des livres comme Histoire secrète de la droite, 3000 ans d'idées politiques ou Le Roman des damnés (Perrin, 2021). On lui doit également, avec Michel Marmin, dans la collection Le tour de la question, Gauche/Droite (Chroniques, 2016).

     

                                                 

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